92.000 frappes aériennes russes en Syrie:
tout ce qu'il faut en savoir
Samedi 30 septembre, cela faisait exactement deux ans qu'avait commencé l'intervention de l'aviation russe en Syrie. Contrairement aux USA et aux autres pays occidentaux, Moscou agit dans la république arabe à titre légal, à la demande du président syrien Bachar al-Assad. Bilan de deux années d'opérations des Forces aérospatiales russes en Syrie dans le projet de Sputnik.



Le commandement russe a créé dans les délais les plus brefs une base aérienne près de la ville de Hmeimim
et a mis en place un approvisionnement du détachement aérien.
La mission principale de l'aviation consiste à appuyer l'offensive terrestre de l'armée syrienne. Les pilotes militaires ont contribué à la libération de près de 90% du territoire syrien, plus de 53.000 terroristes ont été éliminés dans le cadre de l'opération.
Cette présence militaire légitime en Syrie est l'un des avantages de la Russie sur le front diplomatique. Les forces aériennes russes agissent en effet dans le cadre de l'accord du 26 août 2015 permettant à Moscou de déployer un groupe aérien dans le pays.

Au total, en deux ans d'opérations l'aviation russe a effectué plus de 92.000 frappes aériennes. A ce jour elle a éliminé plus de 53.700 combattants, 8.300 postes de commandement, 17.200 postes renforcés, 970 camps de formation et 9.300 sites d'infrastructure des organisations terroristes.
Le dirigeant syrien s'est rendu à la base russe de Hmeimim et même monté à bord d'un Su-35.
Les frappes aériennes visaient également à détériorer la situation financière de Daech, qui gagnait de l'argent sur le commerce d'hydrocarbures. Selon le ministère de la Défense, les avions russes ont détruit 132 stations de pompage d'essence et convois de ravitailleurs, 212 gisements pétroliers et complexes pétroliers et gaziers, ainsi que 6.700 entrepôts de carburant.
Un drapeau syrien dans une rue d'Alep
© Reuters/ Omar Sanadiki
L'efficacité de l'aviation russe a permis de réduire les capacités offensives des combattants ennemis fin 2015.

En 2016, l'armée syrienne a pu prendre plusieurs grandes villes, dont Alep, et durant la campagne de printemps et d'été de 2017 elle a libéré la région centrale du pays.
D'ici la fin de l'année, les forces gouvernementales devraient expulser les terroristes de l'est de la Syrie et Daech cessera alors d'exister en tant que structure militaire.

Le 22 septembre, le ministère de la Défense a rapporté que 2.235 communes, soit 87,4% du territoire syrien, avaient été libérées de Daech en deux ans.

L'opération antiterroriste lancée par la Russie sur le territoire syrien a permis aux forces gouvernementales de reprendre la situation en main et de sauver le pays de la désintégration, estime l'expert militaire turc Celalettin Yavuz contacté par Sputnik.
L'efficacité de l'aviation russe a permis de réduire les capacités offensives des combattants ennemis fin 2015. En 2016, l'armée syrienne a pu prendre plusieurs grandes villes, dont Alep, et durant la campagne de printemps et d'été de 2017 elle a libéré la région centrale du pays.

D'ici la fin de l'année, les forces gouvernementales devraient expulser les terroristes de l'est de la Syrie et Daech cessera alors d'exister en tant que structure militaire. Le 22 septembre, le ministère de la Défense a rapporté que 2.235 communes, soit 87,4% du territoire syrien, avaient été libérées de Daech en deux ans.
Les hélicoptères russes KA-52 frappent les positions de Daech
La principale mission de l'aviation consiste à appuyer les opérations terrestres de l'armée syrienne. A l'étape initiale de la mission russe, les forces gouvernementales se trouvaient dans une situation très difficile: les groupuscules de combattants terroristes occupaient 85% de la Syrie.
Un bombardier russe Soukhoï Su-24 se prépare au décollage sur la base aérienne de Hmeimim, dans la province syrienne de Lattaquié.
© Sputnik/ Ramil Sitdikov

Les principales armes utilisées pour éliminer les terroristes sont les Su-24M et les Su-25SM Gratch. Ces appareils peuvent embarquer une grande quantité de munitions, avant tout des bombes aériennes guidées et non guidées. Ces dernières sont le plus souvent utilisées dans l'opération syrienne.

Les bombes air-sol ne sont pas une arme de haute précision, mais la plupart sont dotées d'ogives guidées, ce qui a permis d'accroître la précision des bombardements au maximum.

Des Su-34 russes frappent Daech en Syrie
Les équipages des bombardiers stratégiques ont lancé des missiles de croisière Kh-101 contre les principales cibles de Daech et du Front al-Nosra dans les provinces de Deir ez-Zor et d'Idlib.
© Ministère russe de la Défense
Cependant, les avions russes utilisent également des missiles, y compris de dernière génération. Par exemple, les 17 et 19 novembre 2015, les bombardiers stratégiques ont tiré contre les sites de Daech un missile de croisière stratégique Kh-101 doté de la technologie de furtivité radar.

Ce missile a été conçu par le Bureau d'étude Radouga de la région de Moscou. Le Kh-101 est appelé à remplacer le Kh-55 en dotation depuis les années 1980. L'utilisation dans des conditions réelles en Syrie a prouvé la capacité qu'avait le Kh-101 de détruire à grande distance (jusqu'à 5.500 km) des cibles statiques et en mouvement avec un écart maximal de 10 mètres.

Les avions stratégiques Tu-95 et Tu-160 ont reçu leur baptême du feu. Le 17 novembre 2015, 25 bombardiers stratégiques ont massivement bombardé les positions des terroristes. 34 missiles de croisière ont détruit 14 sites de Daech.
Selon l'ex-ambassadeur iranien au Liban, l'intervention russe en Syrie a poussé les djihadistes de Daech au bord du gouffre et empêché Washington d'atteindre ses buts dans le pays.
Durant l'opération, l'aviation russe a perdu un appareil (sans compter la perte de quelques hélicoptères qui font partie de l'aviation légère de l'armée de terre).

La tragédie s'est produite le 24 novembre 2015 quand un missile air-air tiré par un chasseur turc F-16 a touché un Su-24M.

Le lieutenant-colonel Oleg Pechkov qui pilotait l'appareil a été tué, le navigateur Konstantin Mourakhtine a pu être sauvé.

Depuis l'incident, les avions d'assaut et les bombardiers russes, y compris stratégiques, ne décollent plus en mission que sous la protection de chasseurs.

De plus, la Russie a déployé en Syrie le système antiaérien S-400 Triumph.
L'opération en Syrie a permis au ministère russe de la Défense de tester l'opérationnalité de pratiquement tous ses pilotes militaires. En particulier, 75% des équipages de l'aviation stratégique, 79% de l'aviation opérationnelle tactique, 88% de l'aviation de transport militaire et 89% de l'aviation de l'armée de terre (hélicoptères) ont participé à la campagne syrienne.

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé au président russe Vladimir Poutine, le 25 novembre, le début du déploiement des missiles sol-air S-400. Selon lui, le système est indispensable dans la région "afin d'assurer la défense antiaérienne dans toutes les directions".
© Sputnik/ Dmitri Vinogradov

La défense antiaérienne de Hmeimim est assurée par les S-400, le canon antiaérien de courte portée Pantsir-S1, le missile de moyenne portée Bouk-M2, les systèmes Ossa, Petchora-2M et S-200. Le complexe de guerre électronique Krassoukha-4 a également été déployé. Le périmètre extérieur de la base est surveillé par les drones.

Ces mesures de sécurité sont parfaitement justifiées dans la mesure où, au moment de l'installation de la base, la ligne de front passait à seulement 5-10 km. De plus, les terroristes tentaient de tirer au mortier et de frapper avec des drones légers.

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