Joyeux anniv',
«Monsieur Niet»:
poésie, rafting et autres secrets du ministre Lavrov
Pondéré, rassurant, réservé mais non dépourvu de sens de l'humour… Le poids lourd de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov avait avoué fumer au siège de l'Onu au mépris des interdictions et être l'auteur d'une satire politique en vers. Ce mercredi 21 mars, le ministre souffle ses 68 bougies. L'occasion pour Sputnik de lui souhaiter une bonne fête et de recenser quelques faits peu banals de sa vie mouvementée.
Cela fait 14 ans que Sergueï Lavrov tient les rênes de la diplomatie russe.
Depuis le début de sa carrière, il a visité 137 pays, 196 villes du globe, dont Colombo au Sri Lanka et New-York, où le diplomate a été en poste. Le ministre maîtrise en outre la langue de Molière, le singhalais, parlé au Sri Lanka, en plus naturellement de l'anglais.
En 2016, Sergueï Lavrov a remporté le titre non-officiel de ministre le plus populaire en Russie. Lors d'une enquête menée par le Centre russe d'étude de l'opinion publique, les interviewés l'ont désigné comme l'homme politique le plus «efficace» du pays.
Fumeur invétéré, Sergueï Lavrov alors ambassadeur russe à l'Onu, avait initié la révolte spontanée des accros à la cigarette au siège des Nations-unies.
Appuyé par ses collègues fumeurs, il avait violemment réagi à la campagne anti-tabac menée par le secrétaire général Kofi Annan dans les locaux de l'Assemblée. Déclarant que la résidence n'était pas la propriété de M.Annan, Lavrov se déplaçait à travers le siège, cigarette et cendrier en mains.

«C'est plutôt une tradition qu'une nécessité quotidienne. En effet, au terme des négociations avec ses collègues, il lui arrive d'entretenir une conversation tout en fumant parfois une cigarette.. Mais, je répète, l'époque où on pouvait le qualifier de gros fumeur est révolu», expliquait l'année dernière sa porte-parole Maria Zakharova.
Amateur de sports extrêmes,
Sergueï Lavrov a commencé à faire du rafting lorsqu'il était encore étudiant à l'Institut des relations internationales de Moscou. Le jeune homme avait alors navigué sur de nombreux fleuves du nord russe et n'a pas renoncé à cette passion en avançant en âge.
Poète dans l'âme, le chef de la diplomatie russe aime chanter en s'accompagnant à la guitare et rédige des vers.
C'est d'ailleurs lui l'auteur de l'hymne que les étudiants de son institut MGIMO entonnent encore aujourd'hui. Le journal Russki pioner a publié en février 2017 une satire politique en vers née sous la plume du diplomate le 31 décembre 1980 et consacrée à l'année qui s'écoulait.
«Si vous rédigiez une poésie sur les relations entre la Russie et l'UE, comment l'auriez-vous intitulée?», lui demandait une journaliste allemande l'été dernier.
«Le rythme ne serait probablement pas décent, de fait je vais m'abstenir», avait-il répliqué, tout sourire.
Qualifié par la presse européenne de «Monsieur Niet» ou encore de «bulldozer diplomatique», cet homme dont une partie cruciale de la vie se passe dans l'avion souffle ce mercredi ses 68 bougies. Un jour marqué par sa visite au Japon, mais surtout pour nous l'occasion de lui dire: «Joyeux anniversaire, Monsieur le ministre!».
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