La reconstruction
de la Grande mosquée d'Alep
en images et en faits
Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, la Grande mosquée d'Alep a été partiellement démolie au cours de la guerre qui secoue la Syrie depuis près de huit ans. Dans un entretien accordé à Sputnik, l'architecte en chef du projet de reconstruction de ce joyau, dont l'histoire remonte au VIIIe siècle, commente l'avancement des travaux.
Photos: © Sputnik/ Flora Moussa
Jadis nonchalamment parcourue par les croyants et animée par les cris d'enfants, la vaste cour pavée de beau marbre noir et blanc est aujourd'hui recouverte de grosses pierres de toutes formes. Soigneusement numérotés, ces débris proviennent du minaret de la Grande mosquée d'Alep. Haut de 45 mètres, cet élément de la mosquée s'est effondré au printemps 2013, lors des violents combats qui secouaient alors l'ancienne ville.
Photo: © Sputnik/ Ekaterina Yanson
Commentant sa future reconstruction, Sakhr Oulabi, architecte en chef du chantier, se montre optimiste et assure qu'aucun élément de cette mosquée, également connue comme celle des Ommeyades, n'a été perdu à jamais. Il explique que le vieux minaret érigé en 1090 - durant la période seldjoukide – sera reconstruit à partir de ses débris. Quant aux pierres réduites en poussière, elles seront remplacées par de nouvelles.

Évaluant l'état de la mosquée, il estime que 30% de ce joyau de l'architecture islamique a été détruit et c'est la partie orientale qui a été le plus touchée.
Officiellement, la reconstruction a démarré immédiatement après la libération de la ville en décembre 2016. Toutefois, durant les six premiers mois, les travaux ont été impossibles à mener à cause des tunnels et barricades laissés par les groupes armés ayant occupé la mosquée, le chantier n'a été réellement lancé qu'il y a à peu près un an.

Prévue sur trois ans - délais que l'architecte qualifie lui-même d'ambitieux - la reconstruction est financée par la République russe de Tchétchénie.
Photo: © Sputnik/ Flora Moussa
Interrogé sur le montant approximatif des travaux, Sakhr Oulabi évoque la bagatelle de 7 milliards de livres syriennes, soit près de 12 millions d'euros.

C'est non sans fierté que l'architecte souligne que sur le terrain les travaux n'impliquent que des spécialistes locaux: «Les ouvriers, les ingénieurs et les auteurs des études sont tous syriens».
Photos: © Sputnik/ Flora Moussa
Le fait que M.Ouliabi a dirigé entre 2001 et 2005 le chantier de rénovation de cette Grande mosquée constitue un atout considérable pour la réalisation de ce projet.
Photo: © Sputnik/ Ekaterina Yanson
La documentation détaillée faite jadis aide les spécialistes à rendre dans les moindres détails à la mosquée l'apparence qu'elle avait avant le déclenchement de la guerre.

«Vu le désordre qu'on y voit à présent, les plans nous aident à établir où se trouvait quoi avant la destruction», explique-t-il.
Photos: © Sputnik/ Flora Moussa
Dans un souci d'éviter toute inexactitude, les spécialistes ont en outre eu recours à des ouvrages locaux et étrangers consacrés à la mosquée et à la vieille ville d'Alep.

«Images, plans, textes – l'ensemble d'ouvrages est à notre disposition», résume-t-il.
Les travaux de reconstruction de la Grande Mosquée d'Alep (janvier 2018)
La construction de la plus grande et d'une des plus anciennes mosquées de la ville d'Alep a commencé au VIIIe siècle. Au cours de l'histoire, elle a été à plusieurs reprises modifiée et reconstruite avant de prendre son aspect si caractéristique au XIIIe siècle. La tradition veut qu'elle soit le reliquaire de Zacharie, père de Jean le Baptiste.

Les derniers travaux de reconstruction précédant la guerre y ont été lancés en 1999. Après deux ans de travaux menés par des archéologues et quatre ans par desarchitectes, la mosquée avait rouvert ses portes en mars 2006 à l'occasion du festival Alep, capitale de la culture islamique.
Photo: © Sputnik/ Ekaterina Yanson
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