«Le 10 juillet 2017, la porte de mon appartement a été fracturée. Des hommes en uniforme ont crié ''SBU!''. Aucun mandat, aucun document! Je n'ai pas opposé de résistance mais j'ai été violemment battu. L'un d'eux sautait sur mon dos», se souvient Sanovski. A ce moment, dans l'appartement, se trouvait l'épouse de Sergueï, Tatiana, qui portait leur enfant.
Sergueï a été conduit dans le bâtiment du SBU où il a d'abord été interrogé par l'enquêteur, puis les agents du contrespionnage. «On cherchait à me faire avouer des choses absurdes: que je planifiais un coup d'État, que je planifiais l'assassinat du Président et des ministres. C'est absurde! Mais ils exigeaient ces aveux et ont tout enregistré par caméra. Surtout, ils exigeaient que j'accepte de coopérer», raconte Sergueï.
L'un des agents était le fameux Alexandre Poklad, qui avait été présenté à Sergueï par Lissogor. C'est lui qui a commencé à le torturer, essentiellement par strangulation. «C'est très effrayant pour un homme de se retrouver sans oxygène. Chez nous, on étouffe essentiellement. Cela fonctionne», déclare Sanovski. Ensuite, ils ont enfilé sur sa tête un masque à gaz pour envoyer du gaz poivre par le tuyau. On lui envoyait également des décharges de taser et on lui tordait la colonne vertébrale. Sergueï a accepté de tout signer et, après 12 heures de tortures, il a été relâché.